Quentin Bastian

Comme annoncé lors de la fin de saison dernière, notre club a au l’immense privilège d’avoir un de ses représentants aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Bénévole et statisticien depuis de nombreuses années au club, Laurent Cherasse dit « Lolo » a répondu à nos questions sur son mois de Juillet plus que rythmé !

Bonjour Laurent, tu sors d’un été assez chargé. Comment se sont passés les JO pour toi ?

« Les Jeux Olympiques se sont très bien passés pour ma part. J’ai pu officier sur 11 matchs lors de la compétition, 7 matchs du premier tour (à Lille) et 4 matchs des phases finales (2 quarts de finale, une demi-finale et le match pour la 3e place chez les Féminines). Les matchs de poules se sont déroulés au stade Pierre Mauroy de Lille et j’ai pu notamment officier lors d’une rencontre de TEAM USA. La salle dotée de 28 000 places offrait une expérience unique, avec une très bonne organisation, ce qui est à souligner, aussi bien pour les officiels que pour le grand public. Avec 3 sessions par jour, il fallait faire rentrer/sortir 28 000 personnes à chaque fois. Et ce défi a été parfaitement réussi. »

Comment se déroulait une journée-type pour toi ?

« À Lille, un match nous prenait environ 6 heures. Avant et après chaque rencontre, nous avions une navette réservée pour les officiels, ce qui prenait malgré tout environ 1 heure pour se rendre au stade. Ensuite, nous devions être 2 heures avant le match à la salle. 1h15 avant le coup d’envoi, il y avait un briefing en anglais avec un commissaire FIBA, les arbitres du match, les officiels de table de marque (OTM) et nous les statisticiens. Un point d’avant-match où les arbitres, chef-arbitre donnaient leurs consignes pour la rencontre. Ensuite le commissaire FIBA faisait aussi un point plus spécifique avec nous. Enfin, les matchs pouvaient commencer. Nous avions également un débrief à la fin de chaque rencontre pour une évaluation de notre prestation. La FIBA nous évaluait également à distance.

Pour Paris, nous logions juste à côté de la salle ce qui facilitais nos allers-retours à la salle. Nous avions une entrée réservée ce qui nous permettais de passer les contrôles de sécurité plus rapidement. »

Tu officiais avec des officiels étrangers ou français ?

« Les commissaires FIBA n’étaient pas Français, même chose pour les arbitres (sauf Yohan Rosso) mais les OTM et statisticiens étaient tous Français. La FFBB avait réussi à imposer ses officiels puisqu’on a une très bonne réputation de fiabilité et de qualité au niveau international. La communication se faisaient donc en Anglais avec les commissaires et arbitres, en Français avec les OTM et statisticiens. Petite particularité des JO (mais aussi des championnats du monde et d’Europe masculins) la présence du personnel d’OMEGA (chronométreur officiel des JO) qui sont responsables de la qualité des données statistiques avant de les transférer pour les incrustations télé et chrono score mais aussi vers tous les médias du monde. Il y avait donc une interface entre nous et les techniciens. C’étaient deux Allemands qui vérifiaient l’intégralité des données saisies et qui échangeaient sur chaque situation difficile avec l’un des statisticiens. En plus, à distance, sur chaque match, il y avait un reviewer (expert statistique de la FIBA, Australien, Lituanien…) qui challengeait également les prises de statistiques. Cela représente donc une grosse équipe (environ 6 personnes au lieu de 3) par rapport à ce que nous faisons habituellement et qui montre bien l’importance et l’exigence de qualité de notre travail. »

Tu as dû voir passer du beau monde pendant les rencontres ?

« On pense forcément à l’équipe Américaine Masculine avec les Avengers (nom de l’équipe composée de superstars NBA). Mais j’ai pu voir aussi la Grèce avec Giánnis Antetokoúnmpo, le Canada avec Shai Gilgeous-Alexander, la Serbie de Nikola Jokic, l’Allemagne des frères Wagner et Dennis Schröder sans oublier la Belgique d’Emma Meesseman ou les Français Victor Wembanyama et Gabby Williams. Mais forcément avec les joueurs composant l’équipe Américaine Masculine LeBron James, Steph Curry, Kevin Durant…) c’est dans cette équipe qu’il y avait le plus de stars. Et en effet, quelques-uns sont assez impressionnants à voir jouer du bord de terrain. »

C’est aussi une belle trajectoire pour toi du Pierre Coulon au JO de Paris ?

« Oui bien sûr, ça fait quelques années que je fais des matchs internationaux, mais seulement un ou deux par an maximum. Cette année pour moi a été incroyable avec la formidable saison de notre équipe, mais j’ai pu également officier sur la Finale de Leaders Cup de Betclic ELITE, sur deux finales de Coupe de France, des matchs de préparation de l’Équipe de France masculine… Au fil du temps, j’ai pu m’acclimater au niveau international, à sa vitesse, à son intensité. L’année a été extraordinaire pour moi et le fait d’avoir participé au plus prestigieux tournoi de basket au monde l’est tout autant. Je dois dire que ça a été un vrai choc la première fois où je suis rentré au sein du stade Pierre Mauroy et ses 28 000 places et il était vide !!! C’est tellement grand, et quand il se rempli, on peut dire que la pression monte, l’ambiance y a été magnifique tout au long de la première phase. »

Tu parlais de l’ambiance de Lille, as-tu une anecdote à nous partager ?

« Je dirais que c’est plutôt ce que j’ai vécu en dehors des matchs avec mes collègues statisticiens. On a vécu pendant 20 jours ensemble, tout le temps, ça a été une formidable aventure humaine et on a tissé des liens à vie. A Lille, nous avons pu créer une vraie dynamique de groupe, bienveillante et dans l’entraide, festive également. Lille a vraiment lancé notre tournoi. Ce sont des confrères qui officient en LNB, Ligue Féminine et même en N1. Mais il est vrai que de voir des matchs d’un tel niveau, avec une telle intensité c’était aussi quelque chose de marquant. »

Quel a été le match qui t’a le plus marqué ?

« Sur l’intensité et l’ambiance, c’est France-Canada lors des 1⁄4 de Finale. Après une phase de poules plus que compliquée à Lille, les hommes de Vincent Collet ont su mettre une telle intensité et amener le public avec eux. C’était vraiment une ambiance survoltée et qu’on n’a malheureusement pas ressenti lors de la Finale masculine. »

Un dernier mot pour conclure ?

« Je suis très fier d’avoir représenté ma famille, la JAV, la ville de Vichy sur la plus belle des compétitions de basket qui existe. »

2e portrait dans le cadre de notre série sur la pré-saison nommée « La Source » avec le portrait de notre numéro 00 Ugo Doumbia. Découvrez ses hobbies, ses 3 qualités sur et en dehors du terrain ainsi qu’une belle anecdote avec Damien !

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Avec les annonces et les départs annoncés, il est temps de faire un bilan de l’effectif de la saison prochaine. 3 joueurs encore sous contrat (Sébastien, Cédric et Lucas), 2 prolongations (Assémian et Serge). C’est donc une base solide qui servira de socle à la JAV version 2024-2025. Avec des nouvelles recrues qui sont déjà connues du staff grâce à des collaboration passées, c’est donc un bon nombre de repères positifs que l’effectif a été construit. Dounia Issa vous présente les contours de notre équipe.

« Il nous reste donc un poste d’arrière à trouver. Notre volonté est de trouver un profil de spécialiste : un shooteur à 3 points et capable de nous apporter du spacing avec une menace dans le tir extérieur pour compéter la ligne arrière. Pour comparer, c’est un profil similaire à Mike Ertel la saison passée. Mais en fonction du marché, on reste ouvert sur le dernier profil. On ne s’interdit pas d’aller vers un joueur potentiellement plus polyvalent ou scoreur.

 La construction de l’équipe est assez simple : Sébastien Cape aura le rôle de créateur, fort sur les pick and roll. Assémian Moularé sur les postes 1-2, capable d’évoluer sur les 2 positions. On connait sa faculté à apporter du dynamisme, augmenter le tempo. Il peut être dans un registre de créateur ou bien de scoreur. Ugo Doumbia connu pour être un très bon stoppeur défensif, joueur polyvalent et présent physiquement. On voudra mettre l’accent cette année sur son développement dans le jeu d’attaque. Comme annoncé plus haut, le 4^e arrière recherché sera dans un registre shooteur, scoreur et dangereux derrière l’arc.

 Sur les ailiers, Pape Diop amène son volume de jeu, son agressivité et sa défense. Damien Nseke Ebele dans un registre un peu plus différent avec son jeu au post-up et sa précision à 3 points. Kylan Castaings-Otto qui a récemment signé un contrat stagiaire fera partie de l’effectif professionnel. Son double-mètre et son tir à 3 points ajoutent une munition supplémentaire à notre effectif. Avec une possibilité de le voir évoluer sur le poste 2, il viendra étoffer les rotations.

 Sur le poste d’ailier-fort, Brice Eyaga peut jouer dans le petit périmètre, à 3 points, et efficace dans le jeu dos au panier. Dans un style différent, Lucas Dufeal avec des qualités athlétique naturelles, il est désormais l’un des meilleurs défenseurs de la division à son poste.

 Enfin, pour les pivots c’est une nouvelle fois 2 joueurs au profil opposé. Serge Mourtala du haut de ses 2m14 possède un jeu offensif de haut niveau, ne pas oublier que c’est un bon passeur également. Il sait varier ses tirs avec des finitions près du cercle, à mi-distance ou même de plus loin comme on a pu le voir l’année dernière. Cédric Bah dans un rôle de 5-4, pilier défensif mais aussi capable de marquer à mi-distance. Vice-capitaine l’année, il amène son leadership à l’équipe. Il nous faudra donc un jeune joueur pour venir compléter la raquette sur le post 5-4. »

Arrivé lors de la saison 2018-2019 de Belgique à 17 ans, c’est avec une immense fierté que Mamadou Guisse va prendre son envol 6 saisons passées à Vichy.

Tout a commencé par une vidéo de ses meilleures actions de pas très bonne qualité, lui-même le confirme, envoyée au club. Arrivé au sein de l’Équipe U18, il crève l’écran et domine ce championnat. S’en est suivi des minutes pour s’endurcir avec l’équipe de Nationale 3 à l’époque la saison suivante et la signature d’un contrat aspirant professionnel pour atteindre un premier palier.

Lui qui était un scoreur avec la réserve, s’est d’abord illustré en défense avec l’effectif professionnel. Bien souvent envoyé en « mission » sur le meneur adverse, son mètre quatre-vingt-dix-sept a été bien utile pour bloquer son adversaire direct. La saison 2020-2021 aura donc servi d’apprentissage, avec déjà plus de 16 minutes de temps de jeu pour celui qui portait déjà la 32.

La saison 2021-2022 est celle des responsabilités. Membre du 5 de départ, il a continué d’être une véritable sangsue pour les offensives adverses et même à « prendre du plaisir » selon ses dires à stopper le meneur adverse. Avec des qualités athlétiques naturelles bien au-dessus de la moyenne, les défenses adverses connaissaient désormais le numéro 32 de la JAV et lui barrait la route. Une nouvelle saison avec des statistiques en hausse pour le natif d’Anvers en Belgique avec 6,9 points – 3,3 points en 20 minutes de jeu.

Après la découverte, les responsabilités, est venue l’année de la confirmation. À 21 ans, il faisait déjà office de cadre dans le projet de jeu vichyssois, et était un parfait exemple sur la politique du club. L’exercice 2022-23 a été la saison où Mamadou a passé le cap du joueur « en mission défensive » à celui d’un joueur polyvalent. Toujours si impressionnant physiquement, les défenses mettaient le verrou lorsqu’il attaquait le cercle, ce qui permettait ainsi de trouver plus facilement ses coéquipiers. Une saison où il a fini avec son meilleur bilan en termes de passes décisives (2,2).

Pour cette saison, il était donc l’un des plus anciens au club (avec Serge Mourtala). Comme l’avait confirmé Guillaume Vizade, à chaque intersaison des clubs venaient aux renseignements pour notre arrière-ailier, mais il y avait une volonté commune de continuer ensemble et progresser. Il le qualifiait même comme l’un des meilleurs défenseurs et athlètes de PRO B. Une nouvelle saison avec des statistiques en hausse (aux points et rebonds) et avec un titre en Leaders Cup pour venir clôturer le chapitre vichyssois en beauté. Un titre fêté le 18 février dernier avec sa famille qui avait fait le déplacement spécialement depuis la Belgique.

Parmi toutes ses années passées au club, Mamadou a fait l’unanimité auprès des différents techniciens qu’il a côtoyés.

Jonathan Nebout (assistant coach à Vichy ayant partagé 3 saisons avec Mamadou) : « Mam’ est arrivé de Belgique pour jouer avec les U18, sa seconde année il intègre le groupe de NM3 à l’époque et commence à faire quelques entrainements avec les professionnels. Lors de sa 3^e saison, il intègre complètement l’effectif de PRO B, il fait partie de l’équipe à 100% et a un vrai rôle. À partir de ce moment-là, nous avons commencé à faire des sessions de travail individuel. Souvent pendant 30 minutes avant les entrainements pour qu’il continue à progresser. C’est une véritable éponge car il retient tout ce qu’on lui dit et essaie de le reproduire aux entrainements. On a toujours essayé de renforcer ses points forts à savoir sa percussion, sa finition et notamment sur sa main gauche. Pour en faire un joueur complet, on a travaillé sur son jeu de passe, stabiliser son tir et sa gestuelle. Tout le mérite lui revient, il a la volonté de travailler et de progresser. J’ai été honoré de pouvoir l’accompagner dans son développement et son évolution comme basketteur. C’est un bonheur d’avoir un joueur comme lui dans un effectif, qui se donne toujours à fond, rend toujours service à l’équipe. »

 Guillaume Vizade (entraineur de Mamadou durant toutes ses années à Vichy) : « Avec toutes nos années passées ensemble, il y a forcément beaucoup de souvenirs. Dès qu’il est arrivé à Vichy, il a été le meilleur marqueur du championnat U18. À son arrivée aux entrainements avec les professionnels, on avait cette année-là un ailier américain Andell Cumberbatch (lors de la saison 18-19) et de suite il a montré de la détermination, sa capacité à le challenger au rebond. Ce sont donc les premières images qui me reviennent de Mamadou lors de ses premiers entrainements professionnels. Au long des années suivantes, des exploits athlétiques et de nombreux franchissements, de la détermination défensive en stoppant son adversaire directe. Par exemple un match à Antibes le 16 Décembre 2020 où on joue à l’extérieur, il devait défendre sur Cleanthony Early (joueur passé par la NBA) qui tournait à 25 points de moyenne avant la rencontre et Mamadou l’a extrêmement bien tenu. Un autre match encore contre Antibes, le 27 Décembre 2022 à domicile, face à Nobel Boungo Colo. Mam’ avait avait rendu une nouvelle fois une excellente copie. Ce type d’anecdote est multiple et c’est une des raisons pour laquelle il trouvera à coup sûr une place dans le basket de très haut niveau. Ça a été un très beau projet, il a signé 3 contrats avec le club. Tout le monde peut être fier de son évolution et de l’avoir vu évoluer à Vichy durant toutes ces années. »

La Jeanne d’Arc de Vichy ne peut être que fière d’avoir compté une nouvelle fois dans ses rangs un jeune joueur à fort potentiel. Joueur qui a fait lever les foules du Pierre Coulon à maintes reprises, c’est aussi par sa gentillesse et proximité avec tous les suiveurs du club que Mam’ laissera une belle empreinte. Il était un jeune homme de 17 ans à son arrivée, c’est désormais un homme de 22 ans à son départ.

L ‘ensemble du club lui souhaite le meilleur à Mamadou pour la suite de sa carrière, et il sera toujours le bienvenu à Vichy !