
C’est avec une immense tristesse que le club a appris le décès de Monsieur Djordje Andrijasevic à l’âge de 95 ans. Joueur emblématique de l’Étoile Rouge de Belgrade et de l’équipe nationale de Yougoslavie, il était passé par Vichy de 1962 à 1970 (dont la première année comme joueur). Le club adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à tous ceux qu’il a inspirés. Le monde du basket perd aujourd’hui l’un de ses grands noms.
Le nom de Djordje Andrijasevic restera à jamais associé à la célèbre finale de la Coupe d’Europe en 1970. Cette année-là, la JAV devenait la première équipe française à disputer une finale européenne, face à Fides Naples, avec des joueurs tels que Rudy Bennett, Larry Robertson, Paul Besson et Alain Schol.
Pour les plus anciens, on se souviendra de l’épopée européenne, avec notamment la rencontre aller du 11 mars 1970 où les murs de la salle des Ailes avait été poussé pour permettre à 2 200 personnes d’assister à la demi-finale aller face au AEK Athènes. Une victoire de 18 points de bon augure avant la rencontre retour au sein du Stade Panathénaïque, stade olympique construit en 1896 à l’occasion des premiers jeux modernes. Avec plus de 75 000 personnes ce jour-là (pour 3 000 policiers) dans une ambiance digne des combats de gladiateurs après avoir bravé les pannes d’électricité, les sifflets de la foule et le retour des Grecs à 1 points à 3’30 de la fin. Nos Vichyssois décrochent finalement leur ticket en finale face au Fides Naples. Accueillis en héros à la gare de Vichy (après avoir bien fêté la qualification en finale), la station thermale fut la capitale du basket pendant un temps. Avec une malheureuse défaite en finale aller (60-64), la JAV s’inclinera avec les honneurs en Italie.
Robert Busnel, le président de la Fédération Française de Basketball, dira : « Vichy a réussi une finale lumineuse. Lumineuse pour la clarté du jeu, par l’engagement physique, par la beauté du spectacle, mais aussi par l’ambiance de tous les acteurs et tous les spectateurs. Pas de fausse note du côté italien, pas de chauvinisme ridicule, une soirée merveilleuse qui pourrait servir d’exemple à bien des clubs. Grâces soient rendues à ces dirigeants qui sont les grands triomphateurs d’une saison exceptionnelle de leur club ! »
À l’annonce du décès de Monsieur Djordje Andrijasevic, le club a pu recueillir des mots de la part de Paul Besson : « si la JAV en est ici actuellement, c’est en partie grâce à lui. C’est grâce à lui que le club a pu prendre son envol et franchir tous les niveaux. Je pense que le public et club peuvent sincèrement le remercier pour l’ensemble de son œuvre. Plusieurs titres de champions à la suite pour finir en apothéose avec la finale en 70. Pour mon cas personnel, il m’a façonné, appris à jouer au basket et à penser le basket. Il m’a aussi appris à coacher car j’ai repris l’équipe derrière lui quelques années plus tard. C’est une personne qui m’a énormément marqué et une génération tout entière. Son impact ne se limite pas à Vichy, il a aussi laissé son empreinte dans le basket en France, avec la fameuse zone-press qu’il a ramené des États-Unis. Lorsque nous étions en Nationale 1, toutes les équipes adversaires étaient surprises par ce type de défense. Sur l’aspect humain, c’était une personne particulière. Il parlait tout juste à parler français avec quelques belles bourdes et sans gêne. Mais cela faisait partie du personnage. Une personne qui aurait pu lui rendre un bel hommage est le regretté Frédéric Forte, Djordje Andrijasevic l’a formé au Mans et il aurait à coup sûr rendu un très bel hommage à l’homme qu’il était. C’est évidemment avec beaucoup d’émotions que je parle de lui, car ce fut l’homme qui m’a donné une chance alors que je n’avais que 17 ans. »
Un hommage sera rendu à Monsieur Djordje Andrijasevic lors d’une rencontre prochainement.
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